Flaneries égéennes et Escales aux iles ioniennes
Témoignage
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Il y a plus de quinze ans, au sein de l’association des “Mariolos moines monachus”, il était question régulièrement de l’extrême difficulté d’observer un phoque moine. Malgré des voyages réguliers en Grèce et en Turquie, des contacts locaux, des campagnes de sensibilisation sur les pontons varois mais aussi grecs et turcs, pas de phoque en vue.
Dans le même temps, je lisais des récits d’aventures en kayak et notamment ceux se déroulant en Méditerranée. Il y avait un décalage entre d’un côté les efforts mal récompensés de notre association de protection du phoque et les témoignages d’un des meilleurs kayakistes de mer français dont j’ai retrouvé les articles dans la revue “Canoe Kayak Magasin” et vous livre ci dessous quelques extraits. Je remercie Thierry Puyfoulhoux de m’avoir aidé à retrouver certaines références et donné son accord pour publier ces textes de la triade de rêve Kayak-Grèce-Phoque.
Je remercie Thierry Puyfoulhoux de m’avoir aidé à retrouver certaines références et donné son accord pour publier les textes de la triade de rêve kayak-grâce-phoque, présents sur son blog
Flaneries égéennes
Hors-série Mer 2007 de CKM : Cyclades
3 Oct 2006 (Kimolos) :
Dans le petit port de Psathi, pendant notre pause nous découvrons un “sit-on-top”*. C’est celui de Katerina qui vient nous demander si nous avons vu des phoques. Elle travaille pour une ONG grecque de protection de ces mammifères marins menacés d’extinction. Les phoques moines qui peuvent atteindre 300 kg ont disparu des côtes corses il y a 30 ans. Il reste à peu près 200 individus en Grèce. Leur ennemi comme pour le dauphin est le pêcheur.
La moitié des phoques retrouvés morts ont été tués par balle. C’est actuellement la saison des naissances et les femelles mettent bas dans les grottes qui sont très nombreuses dans cette partie de la Mer Égée. Vers 15h nous repartons et après la traversée d’un court bras de mer nous voici sur ce qui est le but réel de notre voyage: Milos.
Extraits d’Escales aux iles ioniennes
CKM N° 214 Mars/Avril 2010
7 Octobre 2009 (Côte ouest de Zante) :
Grande section de falaises et de grottes avec très peu d’abris
“Au fond d’une fissure nous dérangeons un couple de phoques avec un jeune. Le mâle est passé sous le bateau de Titus, puis la femelle. Le jeune appelle ses parents quelques secondes avant de plonger à son tour. Nous avons été aussi surpris qu’eux.
Un quart d’heure après cet évènement, en nous enfonçant dans une immense salle, nous trouvons 6 autres individus endormis sur les galets, le mâle est énorme, un bébé gambade entre les adultes. Nous restons en contemplation de longues minutes devant ses survivants et ratons toutes nos photos”.
(Céphalonie) / ithaque Sarakeniko (ithaque) :
“Encore 10 km de Lapiaz entrecoupés de belles plages sauvages jusqu’au cap. C’est sans doute grâce à l’hostilité de cette côte que nous faisons une rencontre autant inattendue que fugace ; un phoque moine. La bête semble énorme, certains individus peuvent atteindre 200 Kg. Quelques sapins endémiques (Abies cephalonica) poussent …”
Il est intéressant de constater le nombre élevé de rencontres et contacts, pour un randonneur en kayak qui effectuait tout au plus un périple annuel en Grèce. Les Monachus monachus étaient pourtant moins nombreux à cette époque qu’aujourd’hui et on peut y voir une parfaite adaptation du kayak pour observer le phoque, et le rythme de la randonnée est propice pour le rencontrer. L’embarcation élaborée par les esquimaux pour chasser le phoque et la randonnée lente en longeant la côte au plus près, augmente la probabilité de rencontrer cet animal rare.
Notons enfin que ces interactions qui permettaient il y a 18 ans de sensibiliser le grand public sur l’existence du phoque en Méditerranée et quelques unes de ces caractéristiques ne sont plus de mise aujourd’hui. Déjà apercevoir un phoque, parmi les rares qui connaissaient son existence paraissait illusoire, alors de là à le déranger la question de cette situation n’était pas envisagée !
Depuis ce temps-là, on connaît mieux le pinnipède et les précautions pour le préserver et le respecter méritent d’être connus de tous. Ce d’autant plus que si la randonnée sur plusieurs jours en kayak de mer reste relativement confidentielle, les sports de pagaie envahissent largement le littoral à la belle saison et qu’utilisés, souvent comme annexe de bateaux de plaisance leur rayon d’action semble, dans ce cas ne plus avoir de limite.
Des interactions en quantité croissante et de mauvaise qualité ne peuvent que nuire, au bien être du Monachus monachus, comme à l’ensemble de la faune sauvage.
Nous avons tous des centres d’intérêt différents, des lectures diverses, aussi s’il vous arrive de parcourir un article un chapitre traitant du phoque moine, nous vous serions reconnaissants de nous le faire parvenir, notamment par courriel.
ACTUS