2024 – Mer Ionienne

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Lorenzo Gordigiani - AVVISTIAMO

Sans prétention scientifique, un petit bilan des rencontres du printemps 2024 avec une initiation à la PhotoID : ses enseignements, et les nouvelles questions qu’ils impliquent

Rapport d’Observations des Phoques Moines dans les Mers Égée et Ionienne

Contexte et Méthodologie : Depuis environ huit ans, Pierre O. a signalé chaque observation de phoque moine (Monachus monachus) aux structures nationales compétentes, en l’occurrence l’organisation grecque MOm, les observations ayant été exclusivement réalisées en Grèce. L’année 2023, et plus encore le printemps 2024, ont été marqués par une augmentation notable des observations de cette espèce, ce qui nous a permis de fournir davantage d’informations à l’organisme de référence.

L’utilisation de l’application mobile « I saw a seal », similaire à celle d’Obsenmer, facilite la transmission des données utiles pour l’étude de la population de phoques moines dans les eaux helléniques. En complément de ces observations, Yves T. et Pierre O. ont participé à une semaine d’écovolontariat avec une antenne de Téthys, ce qui leur a permis de se familiariser avec la technique de photo-identification, d’abord des grands dauphins, puis des phoques moines.

Résultats des Observations : La campagne de 2024 a permis des avancées significatives dans la connaissance des comportements des phoques moines. Il est important que les règles d’observation (distance avec les animaux, calme et silence …) sont à respecter scrupuleusement et même complétées par d’autres codes comportementaux. Les points suivants résument les observations principales :

  • Fréquence et Localisation : Au sein d’un archipel, 14 observations ont été réalisées sur une période de deux mois (du 10 mai au 10 juillet 2024) dans un rayon de 5 km, couvrant quatre lieux différents. Ces sites, distants les uns de autres de quelque kilomètres, partagent certaines caractéristiques assez semblables.
  • Composition des Groupes : Lors de 6 observations, les individus ont été aperçus seuls, tandis que dans 4 cas, ils ont été observés par paires. Tous les phoques étaient des adultes ne présentant pas les caractéristiques morphologiques des mâles.
  • Modalités d’Observation : Quatre observations ont été effectuées à bord de bateaux à moteur en présence de scientifiques lors de sorties d’une demi-journée en fin juin (il s’agissait d’individus vus isolément ) ; un a été repéré et identifié depuis le rivage. Les 9 observations restantes (toutes celles de deux phoques) ont été réalisées lors de sorties en kayak, cumulant près de 350 km de navigation, avec une vigilance accrue dans le secteur de vision compris entre 10 h et 14 h.

Identification et Analyse : Sur les 11 phoques identifiés (3 autres ayant été observés sans matériel photographique adapté), 6 individus distincts ont pu être reconnus. Parmi eux, 4 n’ont été vus qu’une seule fois, un autre trois fois, et le dernier à quatre reprises. Notons que l’individu observé le plus fréquemment a été vu à trois reprises dans des lieux différents à deux mois d’intervalle, tandis qu’un autre a été observé à trois reprises sur le même site.

Conclusion et Perspectives : Cette première campagne d’observations d’une telle envergure a apporté des enseignements précieux et a suscité de nouvelles interrogations. La collaboration avec Joan Gonzalvo, directeur du « Ionian Dolphin Project » (I.D.P.), et l’utilisation du catalogue élaboré par son équipe, ont été essentiels à cette approche plus poussée. Nous n’avons pu obtenir à ce jour son expertise sur nos identifications

Les phoques identifiés lors de cette campagne ont été parmi les premiers décrits par l’I.D.P., âgés entre 6 et 12 ans, déjà adultes lors des premières observations. En consultant nos archives, nous avons reconnu l’un des individus plusieurs fois observé ce printemps sur une photo de l’été 2018, dans le même secteur.

Il est tentant de spéculer sur le caractère sédentaire (au moins saisonnier) de cette population, compte tenu de la longévité des observations locales. Cependant, seule une surveillance régulière pourra confirmer cette hypothèse, soulignant le rôle essentiel des scientifiques dans cette démarche. De notre côté, nous continuerons à contribuer à la collecte de données.

Il nous reste à partager nos réflexions et nos espoirs, notamment celui de découvrir un jour un individu plus nomade, plus aventureux, que nous pourrions identifier ultérieurement en Méditerranée occidentale, car après tout, la mer Ionienne est plus proche de la mer Tyrrhénienne que de l’Égée.

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